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Vaccinons nos enfants avec des frites !
À moins que vous n’ayez pris des vacances sur la planète Mars la semaine dernière, vous avez sûrement entendu parler de l’appel urgent lancé sur internet par le Pr Henri Joyeux et de la pétition lancée dans la foulée par l’Institut pour la Protection de la Santé Naturelle. Grâce à la vidéo d’Henri Joyeux, la pétition a déjà recueilli, à l’heure où j’écris ces lignes, près de 400.000 signatures. L’objet de ce mouvement citoyen français est d’obtenir à nouveau l’accès au vaccin DT-Polio « traditionnel », lequel a disparu au profit d’un vaccin hexavalent qui contient des additifs dangereux (formaldéhyde, aluminium), qui renferme également la valence hépatite B (suspecte de favoriser la sclérose en plaques) et qui coûte sept fois plus cher que l’ancien vaccin obligatoire. Évidemment, je souscris entièrement à cette initiative. Il est scandaleux que les labos organisent la pénurie d’un produit pour augmenter leurs profits, tout en aggravant les risques de l’acte vaccinal. Pourtant, je ne vais pas signer la pétition. Je suis solidaire de l’indignation qui l’a vu naître, mais je ne peux pas et ne veux pas m’ y associer. Voici pourquoi.
Sur la personnalité d’Henri Joyeux, je n’ai rien à redire. Comme je l’ai écrit il y a quelques mois dans la revue Néosanté, c’est un homme attachant pour qui j’ai une grande estime. Il y a quelques années, j’ai d’ailleurs co-organisé une conférence animée par lui à Bruxelles. Il y avait développé le message qui est au coeur de son combat de médecin engagé, à savoir que le cancer peut être, dans une large mesure, prévenu par le changement des habitudes alimentaires. J’apprécie son engagement en faveur de l’alimentation saine et de l’agriculture biologique, tout comme j’applaudis ses mises en garde contre la pilule contraceptive. Ses prises de position contre la chirurgie de la prostate et contre la vaccination-HPV des jeunes filles honorent également le cancérologue contestataire. Mais, il y a un mais : sur certains sujets, le Dr Joyeux est mal (in)formé et cela l’amène à tenir des propos beaucoup trop modérés et accommodants à mon goût. En l’occurrence, il ne remet pas du tout en cause l’utilité du vaccin DT-Polio. II s’indigne seulement qu’on y ajoute trois autres vaccins facultatifs, en plumant au passage les parents-pigeons. Dans une interview à RMC, il a même déclaré être « tout à fait pour » la vaccination contre la polio, le tétanos et la diphtérie, « trois maladies vaincues grâce aux vaccins ».
Or, rien n’est plus faux. Si Henri Joyeux avait de meilleures lectures, il saurait que ce mythe ne résiste pas aux faits ni aux statistiques honnêtement examinées. Aucun vaccin n’a jamais permis de terrasser aucune épidémie ! Ce sont les améliorations des conditions de vie et d’hygiène qui ont naguère permis d’éloigner les fléaux infectieux. Pour les lecteurs récents de Néosanté Hebdo, je rappelle que notre mensuel a déjà publié un dossier « ré-informatif » sur les vaccins en général (septembre 2014) et deux articles remettant les pendules à l’heure à propos du tétanos (décembre 2013) et de la polio (mai 2013). Dans ce deuxième article, nous relations que la diphtérie était également en déclin avant le vaccin et que ce dernier était visiblement impliqué, après-guerre, dans l’explosion de la poliomyélite ! Bref, aucun des trois vaccins imposés en France ne représente à nos yeux une avancée médicale ni une nécessité sanitaire.
Si Henri Joyeux était mieux informé, il serait au courant de ce qu’a exposé son collègue allemand, le Dr Gerhard Buchwald, au colloque sur les vaccins organisé au Parlement Européen le 5 avril 2002. Parlant de la tuberculose, le toubib teuton avait magistralement démontré que le BCG et les antibiotiques n’avaient rien à voir avec le recul et la quasi disparition de cette maladie, mais que le progrès social, le progrès hygiénique et le progrès nutritionnel suffisaient amplement à expliquer la victoire. Mieux : dans son exposé, le médecin allemand avait même désigné
lequel des trois mousquetaires avait donné l’estocade, à savoir un grand, un énorme progrès alimentaire appelé… la pomme de terre ! Si la tuberculose a régressé dans les poumons, c’est en effet grâce à ce tubercule de plus en plus présent dans les assiettes. Et si les autres grandes maladies bactériennes et virales ont spectaculairement régressé, c’est aussi grâce à l’arrivée de la patate !
À ce stade, vous pensez peut être que je déraille. Mais si vous le pensez, c’est peut-être que vous ignorez trois choses très importantes :
D’où le titre volontairement farfelu de mon édito : et si on vaccinait plutôt les enfants à la frite ? Ils adorent ça et ils recevraient ainsi un excellent stimulant immunitaire. Bien sûr, je recommande plutôt de cuire la pomme de terre à la vapeur et avec la peau : c’est ainsi qu’on préserve un maximum de vitamine C, près de 90% selon certaines estimations. Et au demeurant, je conseille plutôt d’aller chercher la précieuse substance dans les légumes verts et dans les fruits rouges (cassis, framboises, fraises…) qui en regorgent et peuvent se manger crus.
Mais si je fais la proposition insolite de vacciner à la French Fry, c’est bien sûr pour titiller l’ami Henri Joyeux et ses sponsors. En contribuant à propager les contre-vérités vaccinalistes, ils ne rendent pas service à la santé naturelle qu’ils prétendent défendre.
Yves Rasir
Commentaire du veilleur, Béatrice Gautier : titre accrocheur et ‘’volontairement farfelu’’ pour un regard très pertinent sur la santé